Les composantes paysagères de Mayotte forment une île avec des paysages de carte postale, montrant plages et cocotiers sur le littoral, un lagon bleu aux eaux transparentes et une végétation luxuriante en arrière-plan. Au-delà de cette image idéale, existante mais mise en avant pour attirer les touristes et les gens de passage, la réalité sur le terrain est plus contrastée, offrant un territoire où la richesse des traditions, la beauté des paysages naturels et la ruralité de l’île côtoient la société de consommation, l’omniprésence des déchets et une urbanisation galopante.
Entre terre et lagon, entre littoral et arrière-pays, les paysages de Mayotte constituent des paysages d’interfaces où chaque élément (mangroves, littoral, pointes, baies urbanisées, plaines et pentes agricoles, réserves forestières…) tient sa place, selon une hiérarchie héritée de l’histoire naturelle et socio-culturelle de l’île. Le développement démographique et le changement de société en cours à Mayotte génèrent des pressions qui viennent fragiliser ces équilibres, changeant de manière locale mais durable le paysage. Ces pressions s’exercent particulièrement sur le littoral mahorais qui cristallise l’ensemble des enjeux de développement du territoire.